Il faut l’avouer, évoquer la peur de l’engagement nous fait peur. Qu’est ce que c’est? Pourquoi? Comment? Sont des questions qui peuvent nous trotter dans la tête. D’ailleurs nous ne savons même pas si c’est grave! C’est pourquoi nous avons décidé de faire un petit point psycho avec vous aujourd’hui. Pour y voir plus clair nous avons contacté une coach et deux psychologues : Patricia Goudelin, Florence Escavarage et Samuel Mergui.
La peur de l’engagement c’est quoi?
Il est 21h, la télé est allumée et Jules à vos côtés. Tout se passe parfaitement bien jusqu’au moment où profitant d’une pub Jules vous demande : “et si on habitait ensemble?“. C’est à dire? Oui, oui clairement tu pourrais louer l’appartement du dessus et on habiterait presque ensemble. Si la question est surprenante vous sentez bien que votre réaction l’est aussi. Tout se passe bien dans votre couple et vous ne voyez aucune raison de refuser sa demande et pourtant…
Patricia Goudelin explique que l’engagement comporte souvent des paradoxes : l’excitation du départ peut laisser place à la peur. Oui mais pourquoi? Cette phobie peut s’expliquer de différentes façons : un manque de confiance en vous, le divorce de vos parents ou une relation précédente qui s’est très mal terminée. Ces facteurs ont créé en vous une peur de l’échec et de la déception. Vous n’avez plus envie de souffrir et vous vous protégez à votre manière en refusant toutes sortes d’engagement : de la simple vie commune jusqu’au mariage.
Samuel Mergui, psychologue clinicien, va dans le même sens en nous expliquant que cette phobie crée deux aspirations contradictoires : le besoin de stabilité et l’envie de vivre des sensations fortes. En vous engageant, vous vous rendez compte que toutes les décisions devront être prises à deux ce qui entraînera forcément des compromis ou des contraintes : l’engagement est vu comme une frustation et cela vous fait peur.
Nous sommes issues d’une génération qui laisse peu de place à la confiance sur le long terme : le mariage ne signifie plus la même chose qu’avant et nous avons du mal à nous stabiliser. Pour celles qui en ont fait une réelle phobie, c’est encore plus compliqué. Très souvent les phobiques n’ont pas conscience de leur peur : ils trouvent des excuses, tournent autour du pot… Bref la technique de l’autruche! Vous ne pouvez donc pas en parler à votre moitié et cela peut créer des tensions.
Pourtant le malaise est bien présent : Jules vous demande de rencontrer sa famille? Vous avez des doutes. Il souhaite partir en vacances avec vous? Vous ne savez pas vraiment. La peur de l’engagement touche toute votre vie et il est donc difficile pour vous d’entretenir une relation normale. Samuel Mergui explique que ce genre de doutes est un des traits caractéristiques des phobiques : vous allez peser le pour et le contre indéfiniment sans savoir comment trancher. Surtout que vous vous sentez bloquée, incapable d’en parler : “c’est dur de surmonter cette peur car c’est presque inavouable. Comment confier à notre partenaire qu’on est pas sur que c’est le bon?” ajoute Samuel Mergui.
Pour Patricia Goudelin, inconsciemment les phobiques relient engagement à redevabilité : “je m’engage donc je suis redevable“. L’engagement prend alors une forme négative dans leurs esprits ce qui n’arrange rien. A côté de ça l’engagement rime aussi avec privation de liberté. Patricia Goudelin nous explique que la liberté est “une valeur forte et présente en chacun de nous” ainsi si vous pensez en être privée, la peur peut vous gagner. L’engagement est pour vous “un renoncement définitif à d’éventuelles perspectives individuelles” explique Samuel Mergui. Vous avez donc peur de rester enfermée dans une routine sans sortie de secours!
Comment vaincre cette peur?
Le point de départ est de comprendre d’où vient cette peur pour vous. Chaque cas est différent et il faut parfois retracer votre passé pour dénouer le problème. Une fois que vous avez trouvé l’origine il faut réussir à en parler. Généralement les phobiques n’osent pas avouer leur peur de l’engagement qu’ils définissent comme infantilisante. Replier sur eux-mêmes ils s’enfoncent dans un cercle vicieux interminable. Il ne faut plus hésiter à vous confier! C’est en verbalisant vos problèmes que vous réussirez à les combattre, conseille Samuel Mergui.
Florence Escavarage vous propose de vous poser les bonnes questions sur votre moitié : est ce qu’il me respecte? Est ce qu’il m’écoute? Notre relation est-elle positive? Si vous répondez positivement à toutes ces questions vous devez y voir un signe. Si à cela se rajoute des valeurs communes alors tous vos signaux sont au vert! Pour Florence Escavarage vous devez vous lancer. Vous ne pourrez de toute façon jamais être rassurée à 100%, combattez vos peurs et laissez-vous surprendre par cet amour!
Vous devez aussi changer de vision sur l’engagement : non vous ne serez pas privée de liberté! Patricia Goudelin indique que vous devez voir l’engagement plus comme un espace qui vous permet de grandir que comme une privation quelconque. Apprendre à être libre en étant engagée voilà une bonne piste à explorer.
Enfin, laissez-vous du temps. Si votre moitié est au courant de votre peur, il vous aidera sûrement à la surmonter petit à petit. De votre côté donnez-vous des objectifs simples mais réalisables : avant d’habiter ensemble, partons en week-end rien que tous les deux ; si je rencontre sa famille, je peux peut-être inviter la mienne aussi pour me sentir plus à l’aise etc. L’emménagement ensemble et le mariage viendront doucement mais sûrement. Faites vous confiance.
Rappelez-vous d’une dernière chose, certains signes ne trompent pas sur votre couple : si vous avez trouvé l’âme soeur vous le sentirez. Et si vous devez vous battre contre vous-même pour faire durer cette relation alors foncez! Vous pourrez enfin rêver de mariage, de famille librement sans stress!
Selectionnez les prestataires que vous voulez contacter.
Vous ne voulez pas manquer les dernières tendances pour votre mariage ?
Abonnez-vous à notre newsletter
Donnez votre avis !